mardi 2 octobre 2007

Toute la beauté du monde

Ju et moi-même sommes allé à Moorea dimanche et lundi...
Je ne sais par ou commencer mon récit, ni comment mesurer les superlatifs que je vais employer.
De mon point de vue j’avais déjà eu un aperçu grandiose de cette île et du visage souriant de la Polynésie (celui des brochures).
Nous avons les même paysages sur notre île de Tahiti mais il se trouve qu’il nous est plus facile d’aller à Moorea que d’explorer notre propre caillou (paradoxe des transports en communs super pourris en Polynésie).
Inutile de faire durer le suspense, je sais bien que vous vous êtes déjà jeté sur nos photos dans l’articles de Ju, je dirais juste que ce fût bien au-delà du grandiose cette fois-ci.
James Cook en découvrant la Polynésie a longtemps considéré le lieu comme le paradis sur terre.
A Papeete ce n’est pas vraiment évident mais à Moorea, non loin de la baie qui porte son nom, c’est d’une limpidité aussi claire que les eaux du lagon, le paradis n’est effectivement pas loin d’ici...

Ainsi nous partons dimanche matin (ferry à 7h30, comme d’habitude j’ai envie de dire) et nous retrouvons une amie de la danse avec qui nous allons passer la journée.
Cette amie en question est venu en voiture, nous avons donc l’occasion de faire un petit tour de l’île et de passer par quelques sites touristiques fameux;
un marae ancestral (lieu de culte et village des premiers polynésiens, aujourd’hui totalement en ruine mais assez mystique, c’est un décor à la “Apocalypto” pour ceux qui ont vu le film);
le belvédère (qui comme son nom l’indique offre un point de vue sur tout le nord de l’île, impressionnant);
l’intérieur de l’île (ou l’on trouve de gigantesques plantations d’ananas et un décor qui par endroit nous rappel les Pyrénées ou... la Provence, la encore c’est spectaculaire).

A l’occasion de notre week-end nous avions réservé un bungalow dans un hôtel de bonne réputation sur l’île.
L’établissement est plutôt charmant, construit en matériaux locaux.
C’est en réalité un jardin luxuriant au sein duquel se trouve une petite trentaine de bungalow, plus ou moins vastes.
Toutefois l’atout majeur de cet hôtel situé à la pointe nord-ouest de l’île, c’est sa plage de sable blanc plantée d’une cocoteraie et de palmiers et faisant face à deux motu au coeur du lagon. (Un motu est un îlot, souvent désert, situé au sein d’un lagon.)
C’est une véritable carte postale. C’est même plus que ça finalement, si bien qu’on a parfois du mal à y croire, sans doutes en peine pour replacer le fantasme et la réalité dans leurs cases respectives.
On fait soudain le bond tant rêvé dans les publicités pour l’évasion dont on nous abreuve à longueur de temps. Un saut que l’on fait les yeux brillants.

Ici, c’est du vert, de l'émeraude au vert jungle, c’est du bleu, du turquoise, du jade, du bleu intense, c’est du sable blanc et rosé, c’est digne d’un tableau de grand maître qui n’a pas de prix et c’est l’oeuvre de la nature.
Les mots manquent. Le cadre est parfait.

Les odeurs des fleurs de tiare et des frangipaniers flottent dans l’air. Le souffle plein de douceur des alizés est un massage relaxant. Le mélange des couleurs du paysage nous insuffle des étoiles dans la tête.
C’est beau, juste une splendeur, que dire d’autre...

Plongés dans un tel bonheur nous n’avons pas d’autre programme pour la journée que la détente absolue, à peine perturbée par un déjeuner au restaurant de la plage.
Arrivé à ce stade on croit pouvoir mourir tranquille et pourtant... c’est loin d’être fini.
A quelques mètres à peine il y a encore du sublime, toujours plus de merveilleux.
Le lagon à cet endroit est un aquarium grandeur nature et à quelques coup de rames se trouvent deux motus aux allures d’édens de la création.

Dimanche soir nous quittons notre amie, qui s’en retourne à Papeete (travail lundi...) et nous sommes alors seuls.
De quoi s’offrir encore un peu de détente sur la terrasse de notre bungalow.
A l’intérieur beaucoup d’espace, un grand lit pile poil face à la plage et au lagon, une décoration polynésienne agréable et une assez grande salle de bain très fonctionnelle.

Pour le coucher du soleil nous retournons nous installer sur la plage, désormais déserte (bien que la notion de foule se résume ici à une quinzaine de personnes tout au plus).
Le ciel s’embrase en quelques minutes et l’eau prend l’aspect de la nacre dans la pénombre naissante.
Quelques couples d’amoureux en lune de miel nous ont rejoint et nous admirons tous, dans un silence d’or, le bien-être incarné dans un paysage.
En réalité, on pourrait y passer la nuit, car la disparition du soleil sous l’horizon laisse place à un ciel d’une clarté sans égale. Les étoiles se comptent par millions dans ce planétarium naturel.

Lundi matin, le ciel est uniformément bleu. Il est 8h et il fait déjà entre 25 et 30°.
Le lagon scintille comme s’il venait d’être ciré. En un regard à peine à la surface de l’eau on devine déjà le fourmillement de vie dans les champs de coraux.

Après avoir payé l’honnête addition de l’hôtel nous partons au large.
On loue un kayak et on rame, un peu dans le vide parfois face aux courants du pacifique.

Première escale, le domaine des raies.
Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu une raie, même en aquarium, avant aujourd’hui.
Une chose est sur, désormais j’en aurai le souvenir à vie.
La raie est un très grand poisson (pour les plus grandes que nous ayons vu je dirai qu’elles faisaient plus d’un mètre cinquante d’envergure) qui nage avec une grâce infinie.
C’est aussi un animal marin d’une douceur incroyable, au sens propre comme au figuré. Toutefois, il est vrai que c’est un peu effrayant. Aucun risque, ces raies sont absolument inoffensives. A cet endroit du lagon elle se regroupe en troupe d’une dizaine d’individus car elles savent que c’est ici que les hommes viennent les voir, et elles espérent toujours un petit quelque chose à grignoter, qui ne vient jamais car il est parfaitement interdit de les nourrir.
Les raies sont toutes suivi par une cour d’une centaine de poissons qui vous frôlent et vous touchent. Parfois certain s’aventure à vouloir vous croquer. C’est une drôle de sensation mais là encore aucun risque car tout ces poissons n’ont pas de dents... (remarque s’ils en avaient je sens bien qu’il y aura nettement moins de plongeurs).

Il est difficile d’expliquer concrètement ce que l’on ressent au contact d’une raie, mais il est en revanche assez facile de mettre un mot sur la vision d’un requin: frayeur.
Nous avons donc aperçu un requin pointe noire (espèce inoffensive pour l’homme à condition de ne pas l'appâter), de très près.
C’est impressionnant et d’une puissance affolante.
On a la véritable impression de se sentir ridiculement faible face à cet animal.
De plus dans l’eau les sensations sont chamboulées. L’homme n’est pas fait pour nager et cela se ressent fortement. Nous n’entendons pas, nous n’avons aucune perception des mouvements ni aucune sensations dans l’espace. Autrement dit un requin peut se trouver derrière vous sans que vous ne le sentiez ni ne l’entendiez. Je comprend un peu mieux la fascination de certain pour les océans, le monde du silence.

Après avoir quitté notre requin (sans se faire trop prier d’autant que nous étions littéralement seul au beau milieu du lagon) nous regagnons la sécurité de notre kayak et nous partons pour une traversé d’une centaine de mètre en direction du motu ouest.
Le Pacifique nous donne du fil à retordre et nous arrivons enfin sur la plage déserte de l’îlot. Pour ceux qui ont vu le film “Seul au monde” avec Tom Hanks, sachez que c’est à peu près pareil, sans le crash d’avion cependant (ce qui n’est pas plus mal et beaucoup moins risqué ! Quel casse-cou ce Tom, faut toujours qu’il en rajoute !).

Une plage de sable très blanc, une eau transparente et à température ambiante, une forêt de tamaris tropicaux (je dis sûrement n’importe quoi, désolé pour les botanistes), de cocotiers et autres senteurs exotiques et luxuriantes et en prime la vue en gros plan sur les montagnes de Moorea.
Le petit détail complètement incroyable: nous sommes seul dans ce décor. TOUT SEUL !
Comme Tom Hanks je vous dit !
Personne en vue, la plage doit faire deux cents mètres de long et elle est vide, parfaitement déserte.
Tout ça est à nous, c’est notre île, c’est paradisiaque.
L’heure tourne cependant et nous rappel que nous payons la location du kayak, il nous faut repartir, même si c’est à contre-coeur.

Aller, il faut parfois savoir se taire.
Si vous n’êtes pas déjà dans l’avion il est temps d’appeler le taxi pour l’aéroport car inutile de préciser que c’est une expérience à vivre !

On vous attend...

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