lundi 15 octobre 2007

Article pratique: P.K, RDO et le facteur

Enfin !
Nous polluons désormais nous aussi, comme tout le monde, les paysages saisissant de la polynésie.
Que voulez-vous, Tahiti ce n’est pas si petit que cela et quand les bus ont en moyenne 35 minutes de retard et s’arrêtent un peu ou ils veulent... la voiture devient dès lors un luxe nécessaire.

Après avoir immatriculé notre véhicule (sous la forme de 6 chiffres suivis d’un P comme Polynésie (123456 P) (en Nouvelle-Calédonie l’immatriculation est la même mais le P est remplacé par NC), nous avons pris la route et avons expérimenté les fameux P.K, les points kilométriques.

Sur l’ensemble des îles de la Polynésie Française on vous regardera avec un drôle d’air si vous souhaitez vous procurer une carte routière. Non pas qu’il n’en existe pas, simplement c’est parfaitement inutile pour la simple et bonne raison que sur les îles polynésiennes il n’y a jamais qu’une seule route.
On nomme cette voie la route de ceinture car elle fait le tour complet de l’île.
Dans le cas de certaines îles les plus isolées cette route n’est parfois par bitumée mais construite en soupe de corail.
La route de ceinture est toujours marquée par des points kilométriques, ou p.k, tous les... kilomètres (facile !).
Pour beaucoup d’îles, le p.k fait aussi office d’adresse. Pas de nom de rue ni de numéro de maison, en Polynésie bien souvent seul le poste kilométrique le plus proche permet de situer une habitation.

Tahiti, malgré sa taille et sa population, ne fait pas vraiment exception.
En dehors de Papeete il n’existe qu’une seule route, notre fameuse route de ceinture. Pour parer aux embouteillages des heures de pointes, cette unique route à cependant été doublée par une voie rapide (que l’on appel pompeusement ici l’autoroute, limitée à 90 km/h) sur une dizaine de kilomètres et qui dessert notamment l’aéroport et les grands hôtels de la côte ouest.
Une fois sorti de l’agglomération de Papeete et en dehors de ce “périphérique” à la polynésienne, nommée la RDO (route de dégagement ouest), il n’y a pas d’autre route à Tahiti que la route de ceinture.
De ce fait, ici aussi les P.K sont des adresses. D’ailleurs pour être sur de ne pas se perdre, on ajoute souvent l’indication mer ou montagne après le points kilométriques.
Un restaurant dont l’adresse est P.K 12 côté mer signifie qu’il se trouve à 12 kilomètres du centre-ville de Papeete et en bordure de lagon.
Seul le centre-ville de Papeete et sa proche banlieue dispose d’adresses plus détaillées. Toutefois la encore le nom d’une rue ou un numéro ne sont pas utile.
On se repère aux bâtiments que tout le monde connaît à Papeete, que se soit une administration, un restaurant, un hôtel ou un magasin, et pour le courrier on utilise le système des boîte postale.
A Tahiti, il n’y a pas de facteurs et par ailleurs ce n’est pas la Poste française qui assure le service du courrier mais l’OPT (office des postes et des télécommunications), un organisme polynésien.
Toutes les boites postales sont regroupées dans un bâtiment spécial situé sur le front de mer de Papeete. Aller chercher son courrier à Tahiti constitue donc une réelle sortie.

Pour en revenir à la circulation, les embouteillages sont fréquent mais même sans cela la vitesse est toujours réduite à Tahiti. La limitation la plus rapide sur l’île (et dans toute la polynésie) est de 90 km/h sur la RDO, longue d’à peu près 15 kilomètres.
Enfin ici la conduite est très, très décontractée. Chacun roule à son rythme et les règles de conduite sont plutôt bien respectées, même si les stops deviennent des cédez le passage une fois plantés dans les rues de Tahiti.
La civilité au volant est par ailleurs bien plus grande qu’en métropole.
Les automobilistes sont très courtois entre eux.
Pas de klaxons ni de cris, pas de “tu veux changer de file alors je te bloque” (typique de Paris), et surtout, ce qui fût je crois mon premier constat du quotidien en arrivant à Tahiti, les passages piétons sont respectés à l’extrême.
Ainsi un piéton fait mine de s’engager pour traverser une avenue très passante à 4 voies et c’est tout le flot de véhicules qui s’arrête immédiatement pour le laisser passer.
Croyez-le, quand on est piéton soi-même, que c’est agréable !

Essayez donc de traverser les Champs-Elysées lorsque les feux de circulation sont au vert !
Qui est le peuple primitif ?

A bientôt.

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