lundi 15 octobre 2007

Ma life en technicolor

C’est un peu la classe mondiale (en toute modestie bien entendu) que de travailler au Centre Vaima, le principal point de chute “opération shopping” pour touristes en visites à Tahiti.
Des centaines de personnes débarquent chaque jour dans ce centre commercial à ciel ouvert, petit mais agréable, après avoir foulé le sol de cette île qu’ils ont quelques fois tant rêvé.
On trouve un peu de tout dans ce centre, surtout de rien il est vrai mais peu importe, le plaisir ici, je pense, c’est avant tout de pouvoir dire que ce T-shirt est made in Tahiti et que cette perle provient directement des étals de Papeete.

Moi au milieu de tout cela je ne fais pas grand chose, mon rôle consistant essentiellement en de la traduction d’informations commerciales dans la langue de Shakespear ou plutôt dans celle de Ronald McDonald pour être exact (et oui, nous n’avons pas tous les même valeurs...).
Concrètement je vante en anglais les mérites des produits de mon magasins d’objets de décoration de luxe à une clientèle essentiellement américaine et asiatique anglophone (parfois anglophone débutant je dirais, ce qui ne me facilite guerre la tâche vu mon piètre niveau en japonais) tout droit sorti des bateaux de croisières du port de Papeete ou des avions réguliers de l’aéroport de Faa’a.

Seulement voilà, entre deux ventes de cendriers parfumés à l’ananas et autres album photo en feuille de cocotier, j’ai tout de même beaucoup de temps pour méditer (on va le dire comme cela, ce qui m’évitera d’avouer que parfois je me fais chier).
Etant un hyper-actif de l’idée, j’ai toujours approximativement cinquante projets en tête. Cela va d’une idée de fil conducteur pour un livre ou un roman (disons 25 idées sur les 50), au projet de construction d’un restaurant, d’une chaîne d’hôtel internationale, d’un immeuble de bureaux, d’un mall (immense centre commercial sur des dizaines de niveaux, une invention génial de l’amérique), d’une chaîne de magasins conceptuels, j’en passe et des meilleurs (et des pourries aussi d’ailleurs).
Je sais, je l’avoue, je suis siphonné !
Un vrai entrepreneur en puissance et complètement mégalomaniaque.
Oui mais voilà, c’est un fait, comme on dit je n’ai pas la cuvette des wc ornée de diamants (ah bon, on le dit pas ?) et mon compte à la banque de Tahiti fait grise mine, et c’est pas faute d’avoir une jolie fleur de tiare dessinée sur mon carnet de chèques !
Aussi dans la mesure ou il faudra absolument que je gagne à un tirage de la Pacifique des jeux (comme la Française des jeux mais dans le... Pacifique, c’est bien vous suivez ça peut aller) avant de réaliser 50% de tous mes projets, je me consacre donc au 50% restant qui sont tous des livres (cela demande moins d’investissement de départ que disons... la création d’une compagnie aérienne de tours du monde low-cost).

Cependant trop d’idées tue l’idée, et j’ai ainsi parfois quelques difficultés à terminer un ouvrage, surtout si le thème de base est “découvrir tous les peuples du monde dans les détails et en un seul volume”. Des fois il est vrai que je vois un peu trop grand, du moins pour le moment... (oui car vous en doutez, cela va de paire, en plus d’avoir l’âme d’un créateur j’ai aussi l’âme d’un éternel optimiste plein d’espoir de pouvoir un jour concrétiser toutes ses idées).

Toutefois actuellement, après avoir fini mon précèdent projet (mais dont je ne suis pas forcement très satisfait), j’estime être en bonne voie pour réaliser un ouvrage sympathique comme tout, qui ne va pas faire 1.500 pages comme à mon habitude (du moins je l’espère), original (enfin, un petit peu), et carrément loin d’être terminé mais au moins en l’annonçant publiquement je me donne un petit coup de fouet et c’est officiel (ou presque), bientôt vous lirez un livre, que dis-je, une oeuvre, de moi-même.

Et voilà, maintenant j’ai la pression, vous êtes content ?

Pour finir en beauté cet article au combien inutile et que l’on croirait pioché dans la liste des devoirs d’expression écrite de l’école primaire du coin, je citerai un illustre inconnu canadien qui à un jour déclaré avec une grande justesse et beaucoup de finesse:
“Depuis toujours quand je regarde dans un miroir et ou que je me trouve sur la terre j’y vois la même personne, ce type doit être quelqu’un de vraiment très important !”...
Qu’est-ce qu’ils sont naïfs ces canadiens !

Nanaaaaaaaaa. :)

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